La poule est omnivore

Bien souvent, lors des discussions autour des croquettes contenant un fort taux de céréales, une phrase revient : "ton chien n'est pas une poule !".

Globalement oui, on est tous d'accord qu'un chien n'est pas une poule... mais réduire ce gallinacé à un simple mangeur de graine est un non-sens.

Point commun entre une poule et un ours

La poule et l'ours ont un point commun insoupçonné car ils sont tous deux des omnivores opportunistes.

La poule domestique a un ancêtre sauvage vivant dans la jungle. Dans cette jungle, elle picore des graines, de la verdure, des fruits et des légumes, des vers, des limaces, des insectes volants et rampants, des grenouilles et des lézards, de la viande fraîche (rongeurs, petits oiseaux... viandes de volaille incluse) et des carcasses d’animaux d’autres espèces.

La poule n’est pas herbivore, elle ne broute pas l’herbe même si elle apprécie de temps en temps un peu de verdure.

En forêt, la poule a continué son périple en étant exposée à de très nombreux prédateurs. L'homme a alors décidé de la mettre dans son jardin pour profiter de ses œufs et de sa chair. Et puis en déco dans le jardin ce n'est pas mal non plus.

Quand les poules auront des dents

Si le monde scientifique s’accorde aujourd'hui pour reconnaître que les oiseaux descendent directement des dinosaures, comme le fameux archéoptéryx il y a 150 millions d’années, les ancêtres des poules avaient... des dents (bon... ok c'était il y a 116 millions d'années).

Notre cocotte moderne a pour ancêtre le Gallus (dit "coq de Bankiva") coq sauvage dont on situe l’origine en Inde, Sumatra, Java, Indochine et sud de la Chine. Les Bankiva passaient une grande partie de leur temps à explorer et à gratter le sol à la recherche de nourriture, parfois jusqu'à proximité des villages des hommes.

D'après l'examen de sites néolithiques découverts notamment en Chine et dans la vallée de l'Indus (datés respectivement de 5 000 et 3 200 ans avant notre ère), la poule a été domestiquée dans plusieurs régions d'Asie du Sud-est il y a 8 000 ans environ.

La diète idéale de la poule domestique

La majorité des poules se voit servir une nourriture préparée par l’homme. Il faut donc adapter les ingrédients, les proportions et les mélanges pour que la poule continue à disposer de tout ce qui est nécessaire à sa bonne santé.

Trop souvent, on oublie que la poule est omnivore et que le sac de graines acheté en animalerie n'est pas suffisant à lui seul pour constituer une diète idéale.

Du coup, quelle serait la diète idéale de la poule domestique (que l'on va supposer être une poule pondeuse ce qui est majoritairement le cas dans la plupart des foyers) ?

Comme pour tous les animaux, le régime alimentaire de votre poule devra notamment se composer de protéines, de vitamines et de minéraux. Le poulailler doit être ravitaillé en eau fraîche en permanence et en quantité suffisante, quelle que soit la température extérieure.

En règle générale, on distingue deux types de nourritures pour les poules :

  • les déchets de cuisine : épluchures de légumes et de fruits (sauf les oignons, les bananes, les kiwis, les feuilles de poireaux et les agrumes), salade, pain mouillé, charcuterie, coquilles d'huîtres et d’œufs broyés, croûtes de fromage, pommes de terre cuites et restes de plats de poissons, de viandes ou encore de pâtes (sauf si exagérément épicés ou salés) - mais ne donnez pas de céleri, de pommes de terre crues, de trognons de choux et d'os
  • les céréales : blé, maïs, avoine - mais évitez l’orge car la glumelle qui enveloppe la graine est piquante et peut les blesser

Vous pouvez ajouter de temps à autre du sable ou quelques petits graviers pour permettre à l'estomac de la poule de broyer les aliments durs.

Les meilleurs œufs possibles

Les poules pondeuses mangent la même chose que les autres gallinacées. Toutefois, pour que la ponte se passe dans les meilleures conditions possibles, il y a de petites astuces à connaître :

  • il faut une alimentation complète à base de céréales riches en énergie (blé, maïs) tout en sachant que le maïs est souvent privilégié du fait de sa teneur en xanthophylles qui donnent la belle couleur dorée au jaune d’œuf
  • les tourteaux de soja (remplaçables de temps à autre par des pois, des féveroles ou du tournesol) sont des sources de protéines intéressantes
    les coquilles d'huîtres cassées sont une excellente source de calcium
  • les graines de lin (tout comme les vers de terre) sont idéales pour apporter de précieux oméga-3

Dernière petite astuce : si votre poule se pique les plumes, elle est probablement en carence de protéines !

Conclusion

La prochaine fois que vous verrez quelqu'un dire "ton chien n'est pas une poule" ou "avec tes croquettes, ton chien mange comme une poule" vous saurez que cette personne ne connait pas trop la nutrition des gallinacés et par corollaire surement pas grand-chose en nutrition du chien et du chat...

Sur ce, je vous laisse, j'ai des œufs à aller ramasser !