Toute personne ayant un jour effectué des recherches afin de trouver LA bonne croquette pour son chien ou son chat est forcément tombée, soit sur le Petfood score, soit ce tableau de classement en 5 couleurs. Clair, lisible, pratique... ce tableau a été partagé massivement sur les réseaux sociaux, par différentes associations mais aussi sur plusieurs blogs associés d'une façon ou d'une autre au monde canin et félin.
Mais seulement voilà, est-ce que quelqu’un s’est un jour posé la question de la fiabilité de ce tableau ? Comment sont classés les différents produits ? Quels sont les critères ? Je vais répondre à ces différentes questions et vous démontrer que le Petfood score et ce genre de tableau de classement sont de la foutaise !
Les explications du concepteur
Sur la page Facebook dédiée au Petfood score, on trouve différents documents expliquant le système de notation. Il est expliqué que la catégorie A, B, C, D ou E va dépendre de la composition nutritionnelle de chaque gamme de croquettes. Jusque-là, rien de délirant.
A ceci s'ajoute un système de points basé sur 5 règles :
- pas de sous-produits animaux
- pas de céréales, peu de légumineuses et/ou de tubercules.
- un taux important de protéines animales de bonne qualité.
- un taux satisfaisant de matières grasses animales
- le moins de glucides possible
Pour chacune de ces règles, on attribue 0 à 2 points. La note finale sur 10 définira la place de chaque croquette dans le tableau comparatif. A ces 5 règles, viennent s'ajouter 3 sous-règles concernant le taux de cendres, le taux de fibres ainsi que la liste des additifs présents dans un produit.
Pour terminer, la notation sur 10 points est affinée en fonction d'autres critères plus "subjectifs" comme la qualité des ingrédients, le mode de cuisson, la présence de vitamines ou encore le lieu de fabrication ainsi que la moralité des fabricants. En creusant un peu, on trouve un document d'une quarantaine de pages qui détaille l'ensemble de règles en s'appuyant sur des exemples précis.
Le concepteur affirme, via ce système de notation, que 90% des croquettes sont à proscrire car classées D ou E.
Les sous-produits animaux (règle n°1)
Il faut s'assurer que les protéines et les lipides sont de bonne qualité et les plus digestes possible.
Ce qui est dit
Des protéines animales provenant de viandes squelettiques ou de chair de poisson de bonne qualité sont conseillées. Les protéines de volaille ou de poulet, ou encore les farines de volaille sont composées de sous-produits de volaille indigestes.
Analyse et critique
Pas de sous-produits dans les croquettes ? C'est juste impossible !
Tous les aliments pour animaux sont constitués de sous-produits. On ne parle pas de n'importe quel sous-produit mais uniquement ceux de la catégorie 3. Dans l'esprit des gens, les sous-produits sont imaginés comme un déchet d'abattoir. Mais ce terme a en fait deux définitions : une définition économique et une définition réglementaire.
Pour le côté économique, n'imaginez pas que des animaux sont élevés, abattus et découpés spécialement pour le petfood. Les parties animales non (ou plus) utilisées en alimentation humaine vont dans le circuit animal. Les sous-produits ne sont donc pas des produits de qualité inférieure comme pourrait le suggérer leur nom. Le côté réglementaire est fixé par le règlement européen n° 1069/2009 qui pose les règles sanitaires de ce qui peut être utilisé pour l’alimentation animale. Pour faire simple, tout ce qui rentre dans la composition d'aliments pour animaux est un sous-produit de catégorie 3 par définition, par obligation légale et par obligation sanitaire. Et ceci quelle que soit la noblesse du morceau.
Attention également avec cette notion de "viande de..." dans la liste des ingrédients. Le terme de “viande ou viandes” ne peut être employé que si l’on incorpore du muscle squelettique. On ne considère pas comme de la viande, les abats, les viandes séparées mécaniquement et les protéines animales déshydratées. Bien des marques indiquent utiliser de la vraie viande alors qu’il s’agit en réalité de VSM (viande séparée mécaniquement).
Lorsqu’on voit “poulet frais” ou “poisson frais” dans la liste des ingrédients, on imagine que ce sont des animaux entiers et vidés qui sont utilisés. En réalité, ce qui arrive en “frais” dans les usines de Petfood sont aussi des restes de la chaine d’alimentation humaine.
Allons plus loin
Malheureusement, lire une composition avec une liste d'ingrédients est loin d'être suffisant pour se faire une idée de la qualité d'un produit.
Il faut savoir différencier la formule à moindre coût qui se reconnait par sa liste d’ingrédients très courte et qui ne donne aucun détail, de la formule fixe qui garantit la constance des ingrédients d’une fabrication à l’autre. Une croquette avec une formule fixe, donne le détail de l’ensemble de ses constituants. Elle est en général plus coûteuse car les ingrédients utilisés sont les mêmes quel que soit leur prix d’achat par le fabricant. C'est le gage d’un aliment de meilleure qualité.
Attention cependant aux listes d’ingrédients à rallonge avec trop de détails. Cela peut sembler à première vue un gage de qualité et de transparence. En réalité, cela sert plutôt à faussement augmenter la quantité d’ingrédients d’origine animale. Ou à diminuer virtuellement les sources d’amidon...
Pas de céréales et peu de légumineuses (règle n°2)
Cette règle est là pour s'assurer que les ingrédients d'origine végétale ne sont pas inappropriés.
Ce qui est dit
Les céréales telles que le blé, le maïs, le riz, l'avoine, l'orge, le millet, (ainsi que le soja, le sorgho, le tapioca, le quinoa) n'ont rien à faire dans les croquettes à part prendre la place de la viande ou du poisson, car plus économiques pour les fabricants. Ces céréales risquent d'être contaminées par des mycotoxines à cause de leur stockage.
Analyse et critique
Que ce soit les céréales (blé, maïs...), les tubercules (pomme de terre, manioc...) ou encore les légumineuses (lentilles, pois...), leur rôle est avant tout d'apporter de l'amidon. Et cet amidon sert essentiellement à deux choses : donner sa forme aux croquettes et apporter de l’énergie. Il est donc impossible d'obtenir des croquettes sans un minimum d'apport d'amidon dans les ingrédients.
Depuis maintenant plusieurs années, les consommateurs rejettent les céréales dans les croquettes. Parallèlement, les croquettes sans céréales sont associées systématiquement à une image de produit haut de gamme. Pourtant, il n'existe pas de problème connu avec les céréales hormis quelques rares cas d'allergies. Chez les animaux, l’allergie au gluten reste rare et ne touche à priori que quelques races de chiens comme le Setter Irlandais ou le Border Terrier. L’intolérance au gluten n’a jamais été mise en évidence chez les chats.
Les légumineuses possèdent un taux relativement élevé de protéines végétales. Les croquettes utilisant cette source d'amidon sont généralement flatteuses en taux de protéines ce qui fausse la qualité réelle du produit. Certaines compositions contiennent jusqu'à 25% de pois ou de lentilles. Cet apport massif de protéines d'origine végétale va à l'encontre de la règle n°3. De plus, les régimes sans céréales (à base notamment de légumineuses) sont suspectés d'augmenter le risque de développer une cardiomyopathie dilatée chez le chien. Pour en savoir plus sur la cardiomyopathie dilatée d'origine alimentaire, cliquer ici.
Que vos croquettes soient aux céréales ou pas, un excès de blé, de pois ou de pomme de terre ne sera jamais une bonne chose. Vouloir à tout prix bannir les produits contenant des céréales au profit du sans céréales n'est vraiment pas la solution pour être sûr de trouver les bons produits.
Les mycotoxines
Les céréales, et particulièrement le blé ou le maïs, sont touchées par ces métabolites sécrétés par des moisissures. Même si ce point est très surveillé, l'image des céréales dans les croquettes a été largement écornée par cette problématique. Ceci explique en partie le rejet des consommateurs pour les croquettes à base de céréales.
Les mycotoxines concernent aussi les fruits, noix, amandes, pomme de terre et les produits manufacturés issus de ces filières destinés à l'alimentation humaine. Elles sont également présentes dans les grains, fourrages et aliments composés destinés à l'alimentation animale et peuvent être retrouvées dans le lait, les œufs, les viandes ou les abats, si les animaux ont été exposés à une alimentation contaminée.
Autrement dit, vous trouverez tout autant de mycotoxines dans les croquettes avec céréales que dans les croquettes sans céréales.
Les protéines (règle n°3)
Le taux de protéines doit être important, avec des protéines d'origine animale et de bonne qualité.
Ce qui est dit
Le taux de protéines brutes doit être au minimum de 40% pour un chien et de 45% pour un chat. Les protéines doivent provenir d'une source animale et non de sous-produits (revoir la règle n°1). Il ne doit pas y avoir de "farine de..." ou de "protéines de..." car cela voudrait dire que des becs, pattes, plumes ou têtes de poulets sont utilisés.
Analyse et critique
La notion de pourcentage n'est pas pertinente. Ce que mange un animal, ce ne sont pas des pourcentages, mais des quantités. On détermine le besoin en protéines d'un chien ou d'un chat en utilisant un outil nommé RPC (voir l'article dédié en cliquant ici). On recherche ensuite un aliment ayant un RPC supérieur aux besoins de l'animal.
Prenons comme exemple un chien "standard" ayant un besoin de 60 g de protéines pour 1000 kcal absorbées. Prenons maintenant des croquettes avec 30% de protéines et une densité énergétique de 4200 kcal par kilo. Si notre chien a besoin d'absorber 1000 kcal par jour, on donnera donc 238 g de croquettes. Pour 100 g de croquettes, il y a 30% de protéines donc... 30g de protéines. Comme on donne 238 g de croquettes, cela fait 71,4 g de protéines ingérées.
Comme vous pouvez le constater, on couvre correctement les besoins en protéines de notre chien "standard" avec des croquettes ne contenant "que" 30% de protéines.
Est-ce un mal de donner une indication plus élevée en protéines ? Non, clairement non... mais le souci c'est que l'on parle ici de croquettes. Or, cet aliment industriel a un vilain défaut : plus le taux de protéines est élevé, plus les croquettes risquent d'être indigestes. Alors à moins d'avoir un labrador stérilisé sédentaire, il est inutile la plupart du temps d'avoir des croquettes avec un taux de protéines aussi élevé. Pour le chat, en fonction de l'activité et de la stérilisation, 40% de protéines conviendront dans quasi tous les cas (sauf obésité).
Et la qualité dans tout ça ?
Concernant enfin cette histoire de "farine de..." ou de "protéines de...", figurez-vous que ces deux appellations représentent la même chose : de la farine animale. Une autre appellation représente de la farine... les "viandes déshydratées". Vous venez de tomber de votre chaise ? Normal !
La notion de viande déshydratée est juste une appellation plus “psychologiquement acceptable” pour les consommateurs que nous sommes, notion vouée à disparaitre avec les prochaines législations.
Il faut également savoir que poils, cornes, sabots, laines ou autres parties du genre sont exclus de l’alimentation animale. D’autant qu’ils n’ont strictement aucune valeur nutritionnelle. Il est possible d’utiliser, sous dérogation et dans de rares cas, des plumes et des becs sous forme d’additifs ou de protéines hydrolysées dans des aliments hypoallergéniques. Vous ne me croyez pas ? lisez le règlement européen n° 1069/2009 tout y est !
Les matières grasses (règle n°4)
Le taux de matières grasses doit être suffisamment important et de qualité.
Ce qui est dit
Il est indiqué que le taux de matières grasses doit être de 18/20% pour un chien et 20/22% pour un chat. Les matières grasses doivent provenir d'une source animale et non de sous-produits (encore cette notion...). Les huiles d'origine végétale sont à éviter car les chiens et les chats sont des carnivores. D'après l'auteur, le colza c'est uniquement valable "pour les chèvres" qui sont des herbivores.
Analyse et critique
Si on se fie aux normes NRC (mondialement reconnues) le minimum recommandé de matières grasses est de 14 g pour 1000 kcal chez le chien adulte. Chez le chat adulte, le minimum recommandé est de l'ordre de 22 g pour 1000 kcal. Si on prend une croquette "standard" à 3800 kcal par kilo, alors cela correspond respectivement à un taux de lipides de 5 et 8%.
Avec un animal ayant une activité réduite, stérilisé ou étant en situation de surpoids, avoir un taux de lipides à 20% ? Techniquement, vous pouvez, mais avec un tel taux, la densité énergétique de votre croquette est forcément élevée. Et il se passe quoi du coup ? Vous donnez moins de croquettes... et donc moins de lipides mais aussi moins de protéines, de vitamines et de minéraux. Au final, on se retrouve avec un animal n'ayant pas assez de nutriments pour couvrir ses besoins vitaux.
Autre soucis avec cette histoire d'huile de colza, de carnivore et de chèvre. Les matières grasses d'origine animale apportent quasi uniquement des oméga 6. Or, il faut aussi des oméga 3. Le taux entre oméga 6 et oméga 3 doit être idéalement compris entre 1 et 5 et ne pas dépasser 8. Alors comment faire pour ajouter des oméga 3 ? Avec du poisson, oui c'est une possibilité mais pas la seule. On peut également utiliser certaines huiles végétales comme l'huile de lin, de colza ou de soja.
Cette notion d'acides gras essentiels ne figure nulle part alors qu'elle est d'une grande importance. Un déséquilibre entre les types d’acides gras peut être néfaste pour la santé. Par exemple, les oméga 6 consommés en excès empêchent les oméga 3 d’exercer leur effet bénéfique anti-inflammatoire. A l’inverse, des niveaux très élevés d'acides gras oméga 3 à longue chaîne peuvent diminuer l'immunité cellulaire.
Bon à savoir
Le gras c’est la vie mais trop de gras c’est le mal... mieux vaut donc ne pas trop en abuser.
Cette notion de 20% minimum de matières grasses pour une "bonne croquette" n'a strictement aucun sens. Pour un animal très actif ou sportif, les 20 à 22% seront parfois justifiés, mais pas pour les autres profils. D’ailleurs un excès de gras peut se voir relativement vite en entrainant des diarrhées et, sur le plus long terme, des problèmes d’obésité.
Dans le cadre d’un régime, la réduction des apports en matières grasses reste une mesure traditionnelle recommandée. Dans ce cas de figure, mieux vaut viser les 10-12% de matières grasses en fonction de l’intensité du poids à perdre.
Concernant cette histoire de chèvre, je vous invite à lire cet autre article qui démontre les bienfaits de l'huile de colza.
Le taux de glucides (règle n°5)
Plus le taux de glucides calculé sera important et moins le taux de protéines aura de chance d'être élevé. C'est une corrélation inversée, comme le principe des vases communicants.
Ce qui est dit
Les glucides en excès favorisent les pathologies diverses : obésité, diabètes, maladies chroniques inflammatoires, cancers... leur taux doit être inférieur à 20-25% pour un chien et inférieur à 10-15% pour un chat.
Analyse et critique
A ce jour, aucune étude ne démontre que les glucides favorisent l'obésité, le diabète ou autre. En revanche, des études ont démontré qu'une alimentation riche en graisse est le principal facteur de risque pour le surpoids et le diabète chez le chat. Mais effectivement, si l'alimentation est trop riche en glucides, elle va être trop pauvre en protéines et c'est surtout cela qui va être délétère pour l'animal.
Avec la fameuse formule, on ne trouve pas le taux de glucides mais d’ENA incluant l’amidon et les fibres solubles. Et ceci fait une énorme différence. Les chiens et les chats ont besoin de fibres dans leur ration. Dans la nature ces fibres sont apportées par la peau et les poils des proies. En alimentation industrielle, les fibres sont apportées par les glucides non digestibles qui ont un grand intérêt nutritionnel : texture des selles, stimulation du transit, maintien du microbiote intestinal...
Dans l'alimentation ménagère ou industrielle, l'utilisation d'amidon permet d'apporter des calories à moindre coût. Chez le chien, le taux d'amidon ne pose pas vraiment de problème étant donné qu'il s'est adapté à le digérer au fil du temps. Chez le chat, le seuil de tolérance est plus faible car il ne possède pas les mêmes capacités de digestion de l'amidon que le chien.
A ce jour, la réglementation n’impose pas d’afficher le taux de glucides. Par contre, de nombreuses marques mettent à disposition sur leur site internet le taux d'amidon réel. C'est le cas de la marque vétérinaire Virbac qui illustre parfaitement l'esprit de transparence sur ce sujet.
Sans le savoir, il y a des glucides que vous adorez donner à vos animaux : les chondroprotecteurs (chondroïtine, glucosamine) qui sont des composés particulièrement intéressants pour maintenir les articulations en bonne santé.
Le classement par taux de glucides
Tous les comparateurs de croquettes se basant sur le taux de glucides sont totalement caducs !
Non seulement car le pourcentage seul ne permet pas d’évaluer les quantités réelles de glucides ingérés. Mais également car ce taux ne permet pas de différencier l’amidon des fibres solubles.
Pour s’en convaincre, il suffit de comparer un aliment dit physiologique avec son équivalent diabétique d’une même marque et ayant tous deux un pourcentage de glucides (ENA) équivalent :
- Virbac HPM Croquette Premium Chiot (ENA 23% - Amidon 19%)
- Virbac HPM Weight Loss & Diabetes (ENA 23% - Amidon 14%)
Dans cet exemple, j'ai choisi la marque Virbac car leur site affiche l'ensemble des données de leurs croquettes. On voit que les deux références ont exactement le même "taux de glucides" à 23%. En revanche, le taux d'amidon est différent : 19% pour les croquettes pour chiot, et 14% pour les croquettes pour chien diabétique. Cet aliment diabétique contient en réalité davantage de fibres solubles qui ont des effets positifs sur le maintien de la glycémie.
Démonstration supplémentaire en défaveur de la règle n°5 concernant le taux de glucides.
Comparons deux produits
Après la critique, prenons un moment pour les exercices pratiques. Et si on comparait un produit de la colonne A avec un produit de la colonne E ? Je vais d'ailleurs volontairement choisir, dans la colonne A, un produit à la mode et le confronter avec un produit vétérinaire classé en E.
Orijen Regional Red Vs Virbac HPM adult
Nutriments | Orijen Regional Red | Virbac HPM adult |
---|---|---|
Protéines | 38 | 34 |
Ration protéines animales/végétales | inconnu | 87/13 |
Lipides | 18 | 17 |
Cendres | 9 | 7,5 |
Fibres | 5 | 5 |
ENA | 22 | 27,5 |
Amidon | 16 | 21 |
Calcium | 2 | 1,3 |
Phosphore | 1,4 | 1,1 |
Oméga 6 | 2,3 | 2,2 |
Oméga 3 | 1 | 0,8 |
Ration oméga 6/3 | 2,3 | 2,75 |
Energie | 349 kcal/100g | 370 kcal/100g |
RPC | 104 | 92 |
RPP | 27 | 30 |
Analyse rapide
D'après le tableau de classement, on est censé avoir des produits de qualités très différentes. Et pourtant, cela ne saute pas du tout aux yeux.
Orijen a un taux de protéines et un RPC légèrement plus importants que Virbac. Pourtant, Orijen n'indique pas moins de 85% de viande dans ses croquettes... 85% de viande fraîche qui, une fois cuite, ne prendront plus que 20% de la composition finale.
Si on regarde le RPP (qui est un indicateur sur la qualité des protéines), Virbac est mieux classé. De plus, le RPP d'Orijen est faussé à la hausse par la présence de nombreuses légumineuses : lentilles, pois verts, pois chiches, pois jaunes. Virbac contient essentiellement du riz comme source d'amidon, avec un peu de pois et de fécule de pomme de terre, cela influence moins fortement le RPP.
D'ailleurs, il faut noter les taux de calcium et surtout de phosphore stratosphérique sur cette référence d'Orijen !!! Avec pas moins de 1,4% de phosphore, je ne voudrais pas être les reins de mon chien après plusieurs années...
Les deux marques sont transparentes sur leur taux d'ENA et d'amidon. Vous noterez qu'il y a tout de même 16% d'amidon chez Orijen. On est très loin de zero et surtout on est très proche de Virbac avec ses 21%. Tout en sachant qu'Orijen ayant une densité énergétique moindre que Virbac, vous donnerez à votre animal une quantité d'Orijen un peu plus importante. Cela réduit encore davantage la différence d'amidon réellement ingérée entre ces deux produits.
La liste des ingrédients de Virbac ne fait pas autant rêver que celle d'Orijen. Cela peut sembler à première vue un gage de qualité et de transparence de la part d'Orijen. Mais il s'agit là d'une stratégie marketing qui consiste à vous en mettre plein les yeux !
Ne vous fiez pas à ce genre de classement
Je suis totalement convaincu que la personne qui a créé ce classement pense sincèrement avoir raison. Même si certaines règles peuvent sembler pertinentes, lorsqu'on regarde dans le détail ça ne tient pas la route.
Le Petfood score et son tableau de classement repose sur des bases erronées et de fausses croyances. Au final, on se retrouve avec un cumul de toutes les fausses informations qui circulent sur Internet au sujet de l'alimentation du chien et du chat.
Pourtant, il est bien pratique ce tableau en 5 couleurs. On a tous tellement envie d'y croire. En quelques secondes, et sans se poser de questions, on peut savoir si les croquettes que je donne à mon animal sont top ou pas. Mais justement, tout le problème est là : "sans se poser de questions".
Vous croyez réellement que 90% des marques de croquettes, incluant toutes les références vétérinaires, sont toxiques et à bannir ?
Comme le dirait si bien Frédéric de chez Carglass :
Faites très attention avec tous ces sites qui comparent des croquettes, notamment en se focalisant sur le taux de glucides. Dites-vous bien que les personnes qui sont derrière ces différents classements ne sont pas forcément formées en nutrition canine et féline et peuvent donc se tromper lourdement.
Il faut toujours garder un esprit critique et remettre en question ce que vous lisez. Renseignez-vous systématiquement sur la source des informations que l'on vous présente et sur la qualité de vos interlocuteurs.
Vous êtes totalement perdu ?
Je peux vous aider à trouver l'alimentation idéale pour votre chien ou votre chat lors d'un coaching nutrition personnalisé.