Voilà une notion peu connue du grand public : les Protéines Animales Transformées (ou PAT). Cette notion est pourtant d'une importance capitale pour comprendre le petfood. En effet, ce sont ces protéines que l'on retrouve dans toutes les croquettes pour chiens et chats.
Comme je l'ai déjà expliqué dans plusieurs autres articles, les croquettes ne sont pas faites de filets de viande. Les croquettes sont composées de sous-produits de catégorie 3 issus de l'alimentation humaine. Or, les PAT sont issus de la transformation de certains sous-produits de cette catégorie.
Définition des PAT
Le coproduit (ou sous-produit) de catégorie 3 est créé au cours d’un processus de fabrication et en même temps que le produit principal. Dans le cas de coproduits animaux, il s’agit des parties d’animal qui ne sont pas destinées à la consommation humaine.
Les coproduits de catégorie 3 sont broyés, cuits, déshydratés et pressés. Au cours de ce processus, la graisse est séparée de la fraction protéique. Cela donne lieu à deux produits finaux :
- la graisse, ou corps gras animal : décantée, puis centrifugée ou filtrée
- la protéine animale transformée (PAT) : issue du broyage de la fraction protéique du coproduit
Les protéines animales transformées et les graisses animales entrent tous deux dans la composition des aliments pour chiens et chats. Les protéines sont recherchées pour leur appétence et leurs qualités nutritionnelles. Les graisses sont utiles pour leur apport en acides gras essentiels et leur valeur énergétique.
À noter que certains coproduits de catégorie 3 peuvent être utilisés directement, à l’état cru ou congelé, pour la fabrication de croquettes. C’est également le cas des produits sanguins comme le plasma ou le cruor (partie solide du sang) qui peuvent être intégrés sous forme liquide ou déshydratée.
En revanche, les griffes, les poils, les cornes, les peaux (sauf la couenne de porc), les plumes, les dents, les becs, les sabots, le contenu intestinal et les tissus adipeux ne sont pas utilisés dans les PAT à destination du petfood.
Les PAT et les farines animales
Le terme "farine animale" fait peur, et c'est bien normal avec la crise de la vache folle dans les années 80 et 90. Suite à la 2ème crise de la vache folle en 2000, toutes les farines animales sont alors interdites en France. L'année suivante, l'interdiction des farines animales gagne l'Europe entière.
Depuis, on ne parle plus de "farine animale" mais de "protéines animales transformées" pour nourrir poissons, ruminants, porcs et volailles. Un changement de nom s’imposait afin de ne pas braquer l’opinion publique. D'ailleurs, sur le site du ministère de l'Agriculture, on peut lire que "les PAT ne sont pas des farines animales".
Au risque de vous déplaire, les PAT restent des farines animales. Toutefois, les protéines animales transformées ne sont pas exactement le même produit que les farines animales d'antan. Les PAT sont des farines fabriquées à partir d’animaux sains destinés à l’alimentation humaine, en utilisant les parties écartées de la chaîne alimentaire pour diverses raisons (morceaux non nobles, viscères, gras, sang, pieds…).
Pour leur part, les farines animales contenaient aussi des animaux et organes impropres à la consommation (animaux malades ou morts avant l’abattoir, équarrissage, matériels à risque comme le cerveau et la moelle épinière, etc...), aujourd’hui interdits pour toute destination alimentaire, humaine comme animale.
Des garanties renforcées
La réglementation et la gestion des sous-produits animaux ont fortement évolué depuis les années 90. Depuis la crise de la vache folle, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures pour sécuriser l’alimentation animale afin de garantir au consommateur l’origine et la qualité des produits.
L'Anses remet des avis scientifiques sur les risques associés à l'utilisation des protéines animales transformées. Cette expertise indépendante est une garantie pour les pouvoirs publics qui prennent les décisions en fonction de données scientifiques établies.
Rappelons que ces produits sont parfaitement sains au regard des critères en alimentation humaine. Et que les PAT ont une haute valeur biologique et nutritionnelle.