L’huile de coco est reconnue depuis très longtemps pour ses propriétés cicatrisantes, bactéricides et fongicides.
Elle serait antibactérienne et anticancer, elle renforcerait le système immunitaire et préviendrait même la maladie d’Alzheimer. Des magazines la recommandent aux personnes souffrant d’hypertension et des livres en vantent les mérites…
Mais qu'en est-il vraiment ? Est-ce un mythe ou une réalité ?
Des études prouveraient les vertus de l'huile de coco
Une étude réalisée par des chercheurs philippins et publiée dans le journal international de la dermatologie confirme que l’huile de coco est un allié précieux dans le traitement des dermatites atopiques, ou des problèmes cutanés caractérisés par des démangeaisons ou une peau irritée.
De plus, une étude datante de 2007 et publiée dans le journal des aliments médicinaux démontre que l'huile de coco est extrêmement efficace contre les candida albicans, un champignon fréquent chez l'humain. Cependant, les tests n’ont été réalisés qu’in vitro (en laboratoire) et non in vivo (dans un être vivant) ce qui relativise la portée de cette étude.
Une autre étude publiée dans le journal de la bactériologie démontre que l'huile de coco peut aider à tuer le staphylocoque doré (staphylococcus aureus), souvent responsable de problèmes respiratoires et cutanés. A noter que si l’acide laurique permet bel et bien de combattre le staphylocoque doré, c'est uniquement grâce à des doses extrêmement élevées. A de telles doses, cela entraînerait de sévères complications digestives et cardio-vasculaires.
Une huile pas si saine que ça
Je vous conseille vivement de lire cet article très intéressant de l'excellent site green-me-up. Cet article reprend point par point les grands mythes sur les vertus supposées de l’huile de coco :
- l’huile de coco contient beaucoup de bons acides gras saturés
- l’huile de coco améliore le cholestérol
- l’acide laurique est présent dans le lait maternel, donc l’huile de coco est saine
La conclusion de cet article est simple : l’huile de coco n’est pas une huile à consommer !
En réalité, l'huile de coco se comporte comme un TCL (augmentation du taux de cholestérol) avec une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires. En cause : le taux d'acide laurique présent à environ 45% dans l'huile de coco, s'ajoutant aux 25% de graisses saturées ce qui fait un total de 70% de graisses de type TCL.
L'huile de coco n'améliore donc pas le cholestérol, bien au contraire. L'augmentation du "bon cholestérol" ne suffit pas à la rendre "bonne pour le cœur" puisqu'elle augmente nettement le taux de mauvais cholestérol.
Enfin, les teneurs en acide laurique du lait maternel et de l'huile de coco ne sont pas comparables. Le lait maternel contient 0,24% d'acide laurique, contre 45% dans l'huile de coco. De plus, la composition des lipides totaux de ces deux aliments ne sont absolument pas comparable.
Les acides gras trans, à éviter absolument
Les acides gras trans sont des acides gras insaturés transformés via un procédé industriel afin de modifier leur structure. Cela leur permet de supporter de hautes températures de cuisson et de préserver les aliments. Vous les retrouvez donc dans les biscuits, les plats préparés, les viennoiseries…
Ils sont à fuir car ils augmentent le taux de mauvais cholestérol et de triglycérides dans le sang. Ce sont deux facteurs dans la survenance de maladies cardio-vasculaires. Autant vous dire qu’ils ne sont pas les meilleurs alliés de vos artères. Si les grands groupes agro-alimentaires ont tendance à ne pas trop dire que les acides gras trans sont très mauvais pour la santé, c’est bien parce qu’ils les utilisent à outrance dans leurs produits finis.
Pourtant, ce ne sont pas les études qui manquent pour prouver leur nocivité comme le montrent les rapports de l’AFSSA ou de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments en 2015.
Les acides gras saturés, bien mais pas top
Vous les retrouvez dans les graisses animales (beurre, crème, saindoux, graisse d’oie ou de canard...) et végétales (huile de coco, de palme…). Ces acides sont moins fragiles que les acides gras insaturés et résistent donc mieux à la chaleur de la cuisson.
Si vous les consommez de manière excessive, ces acides gras saturés augmenteront à termes la synthèse de mauvais cholestérol. Ceci entraîne une hausse du risque de diabète, d’hypertension et de maladies cardio-vasculaires. Utilisés raisonnablement et doublés d’une activité physique suffisante, ils ont tout à fait leur place dans l’alimentation de tous les jours.
L'huile de coco utilisée comme vermifuge
Selon les dires, l'acide laurique dissoudrait les parois cellulaires des vers, et l'acide myristique protégerait la muqueuse intestinale, créant ainsi une flore intestinale que les vers trouvent répulsive. On dit aussi que l'huile de noix de coco renforce le système immunitaire et mobilise les défenses. On administre souvent l'huile de coco en combinaison avec l'huile de ricin, qui est un laxatif naturel accélérant la vidange intestinale.
La recherche sur les produits naturels est bien souvent négligée... voire absente. Mais selon les études scientifiques actuelles, l'huile de coco n'est pas capable de tuer les vers et n'en libère donc pas l'intestin.
Ne comptez donc pas sur cette huile pour la vermifugation.
Quelques exemples d'utilisation
En masque hydratant avant un shampoing
Faire fondre de l’huile dans un bol (quelques secondes aux micro-ondes suffisent). La répartir en massant sur tout le corps en insistant sur les zones sèches. Laisser poser idéalement 24h. Laver le chien. Il est possible que deux shampoings soient nécessaires pour ôter l’intégralité de l’huile. Pour un résultat encore plus concluant, utiliser de l’aloé vera/ferox en guise d’après shampoing, à poser au moins 5 minutes avant de rincer.
Pour la sécheresse des coussinets ou des coudes
Utiliser de l’huile non fondue sur une compresse et masser les coussinets ou le coude. Laisser poser puis essuyer. Comme pour la peau, l’huile de coco couplée à l’aloé vera est très efficace pour réhydrater ces zones sensibles.
Protection contre les tiques (non prouvée)
L’huile doit être étalée sur le chien tous les jours avant de se promener. À des températures ambiantes, l’huile de coco est solide mais elle s’adoucit très rapidement sur la peau chaude. Selon la taille de votre animal, prenez-en une portion de la taille d’un pois à celle d’une noix entre vos doigts. Formez-la et puis étalez l’huile sur la paume de vos mains. Caressez ensuite la fourrure de votre chien avec vos deux mains. Pour cela, faites particulièrement attention aux parties du corps préférées des tiques, donc le visage, les oreilles, le cou et le ventre. Afin de l’étaler sur le visage et les oreilles, vous pouvez aussi mettre un peu d’huile sur une serviette douce.
L’huile de coco agit aussi contre les puces et les acariens (non prouvé)
L’huile de coco chasse aussi les puces chez les chiens. Si les puces se sont déjà installées dans la fourrure avant le traitement, l’acide laurique dissoudra sa cuticule chitineuse et les parasites mourront. Les acariens d’automne qui, comme toutes les tiques, vivent de préférence dans les prairies et au bord des chemins. Leurs morsures mènent à des démangeaisons angoissantes et à des inflammations et les animaux se mordent les pattes jusqu’à ce qu’elles saignent.
La conclusion
Si l’on s’en tient à une première analyse de la composition chimique de l’huile de coco, ça n’est pas la pire des huiles... mais ça n’est pas non plus la meilleure du fait de son taux très élevé d’acides gras saturés.
Pour ma part, je ne recommande pas la consommation régulière d'huile de coco pour nos chiens et nos chats. Mais en usage externe, pourquoi pas.
L'huile de coco doit être bio, vierge et de première pression à froid.